Une députée veut offrir des paniers bio aux femmes enceintes
Une députée propose que l’État finance des paniers hebdomadaires de fruits et légumes bio pour les femmes enceintes, prolongeant ainsi une expérimentation menée depuis un an à Strasbourg.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Offrir des paniers d’aliments bio pour les femmes enceintes : c’est le contenu d’une proposition de loi déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale le 12 septembre 2023 en s’inspirant d’une expérimentation menée depuis un an à Strasbourg (Bas-Rhin).
Au lancement du dispositif en novembre 2022 à Strasbourg, huit cent femmes étaient intégrées à un programme de santé environnementale. Elles participaient chaque semaine à des ateliers de sensibilisation sur les effets des perturbateurs endocriniens et les moyens de les éviter. La maire de la ville, Jeanne Barseghian, déclare vouloir établir des habitudes et accompagner les mères dès le début de la vie.
Par ailleurs, les femmes reçoivent gratuitement, chaque semaine pendant sept mois pour les plus démunies, un panier d’environ trois kilogrammes de fruits et légumes frais bio et issus de circuits courts. Récemment, la ville de Strasbourg a recalibré son financement pour toucher 1500 femmes à partir de janvier 2024, soit environ un tiers des femmes enceintes de la ville.
Ordonnance verte
Unique en France, ce dispositif, nommé « ordonnance verte », s’appuie largement sur les préconisations d’un réseau de professionnels de santé, le Réseau environnement santé, focalisés sur la présence des perturbateurs endocriniens.
C’est cette opération que la députée du Bas-Rhin Sandra Regol veut voir étendue à toute la France grâce à sa proposition de loi. « Il faut l’intégrer à la Sécurité sociale parce qu’elle a des bénéfices en termes de santé publique et qu’elle permet de repenser le lien entre santé et alimentation », explique-t-elle dans ses motivations. Elle reconnaît aussi que l’ordonnance verte élargie à toute la France constituerait un soutien à l’économie locale et à l’agriculture biologique.
700 millions d'euros
En se basant sur l’expérience strasbourgeoise, elle estime le besoin de financement à 700 millions d’euros par an pour les 723 000 naissances attendues en France, y compris en tenant compte de l’animation des ateliers. « Soit un coût bien inférieur à celui de l’inaction », conclut-elle. En effet, une étude présentée en mars 2015 à un congrès mondial d'endocrinologie évaluait à 157 milliards d’euros par an les conséquences en Europe des perturbateurs endocriniens (troubles de l’attention, obésité infantile, diabète, infertilité, mortalité associée à un déficit de testostérone…).
Tels que définis par l’Organisation mondiale de la santé en 2002, les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques externes capables d’interférer avec le système hormonal. Ils peuvent ainsi modifier la production d’œstrogènes ou de testostérone, empêcher ou mimer l’action des hormones naturelles. Il peut en résulter des conséquences pour l’organisme comme l’altération des fonctions de reproduction, des malformations, des tumeurs, etc.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :